Le cartulaire 169 est un cartulaire cistercien de la première moitié du XIIIe siècle conservé aujourd’hui aux Archives départementales de Côte-d’Or (ancien 11H63). Il englobe aujourd’hui dans sa reliure (reliure datant du XXe siècle) trois entités différentes : le cartulaire à proprement parler, des notices du XIIe siècle (fol. 4, 5 et 6), et un fragment de l’Evangile selon saint Jean (fol. 3. XV, 2 à XVI, 8). Le cartulaire revêt une importance toute particulière dans l’organisation des archives de l’abbaye car il est contemporain du premier classement systématique des actes cisterciens.
Aujourd’hui très incomplet – 11 chapitres seulement contre les 31 évoqués dans la table – et relié parfois de manière désordonnée, il mérite à bien des égards une étude particulière afin de comprendre les pratiques archivistiques cisterciennes.
Le travail de reconstitution de ce cartulaire est facilité par la présence de tables, table générale et tables particulières à chaque chapitre, de marques de cahiers et parfois de réclames, d’onglets, ou encore de numéros d’ordre pour chaque transcription. La principale caractéristique du classement archivistique est l’ordonnancement des chartes au sein de chapitres topographiques correspondant soit à des évêchés (Chalon, Autun), soit à des pays pour les dépendances les plus lointaines (Angleterre), soit à l’unité économique cistercienne par excellence : la grange (Gergueil, Tontenant)
Parallèlement à la confection de ce cartulaire, les moines ont ordonné le chartrier. Ils ont classé les actes en suivant les mêmes séries topographiques. Au verso des chartes, on trouve alors une cote sous forme d’un chiffre romain rouge, correspondant au numéro de chapitre dans lequel les textes ont été copiés. Par exemple, au verso des actes concernant les dépendances de la grange de Tarsulle, se trouve un « VI » (six) rouge correspondant au sixième chapitre du cartulaire 169 intitulé « Titulus sextus continet cartas de Tarsulla et de Ysurra et de omnibus pertinentiis suis ». En outre, le numéro d’ordre que chaque texte avait reçu dans ce cartulaire a été reporté au dos des originaux. Cependant, ce numéro a souvent été gratté.
Si dans un premier temps il était aisé de reconstituer l’ordre général du cartulaire et l’ordre des feuillets conservés, il est plus difficile de reconstituer les chapitres manquants. La cote rouge permet de faciliter ce travail dans la mesure où les originaux sont encore conservés. Ainsi pourrions-nous avoir une idée de l’ampleur de ce volume qui aujourd’hui ne comporte plus que 102 feuillets, et de la manière dont il a été confectionné (quelques différences dans la mise en page laissent penser à une confection en plusieurs temps).
Quatre cartulaires cisterciens ont été numérisés et sont en ligne sur le site de l’UMR Artéhis, dont le cartulaire 169 : http://www.artehis-cnrs.fr/page-documentaire-CBMA#manuscrits
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
coralinerey (29 juin 2011). Reconstituer un cartulaire cistercien ? Le cartulaire 169 de l’abbaye de Cîteaux. Laetus diaconus. Consulté le 13 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/qpey